La majorité des problèmes de maçonnerie est causée par de mauvaises conditions de pose. Compte tenu de la bonne qualité des briques existantes, la qualité du travail est donc beaucoup plus importante que le choix de la brique. De plus, la dégradation de la maçonnerie est souvent causée par des infiltrations d’eau provenant du toit, des fenêtres ou de solins. Il ne faut pas oublier de corriger ces infiltrations avant de faire des correctifs à la maçonnerie.

 

Faire un bon joint

La forme donnée au joint et la façon dont il est tiré déterminera la longévité de l’ensemble du parement de maçonnerie. Un bon joint doit avoir une forme qui rejette l’eau vers l’extérieur et doit être comprimé lors de la pose. Les joints à baguette et les joints d’affleurement doivent être comprimés pour former un joint résistant. Les joints raclés, comme le font les maçons pressés, deviennent plus poreux et plus sujets à l’éclatement dû au gel. Avant de tirer les joints, on doit laisser durcir le mortier suffisamment pour éliminer le surplus d’eau afin d’obtenir un joint lisse et ferme.

Réparer les joints

Pour réduire la dégradation du parement, il est important qu’il soit le plus étanche possible et cette étanchéité est surtout obtenue par l’adhérence du mortier à la brique. Le mortier de réparation devrait contenir de la chaux pour en augmenter l’adhérence. Pour obtenir cette adhérence et l’étanchéité du joint, celui-ci doit être creusé 2 fois et demie sa hauteur avant d’être tiré. Les propriétaires doivent se méfier des maçons qui ne font qu’ajouter une mince couche de mortier sur les joints. Ce type de réparation tient rarement plus de deux ans.

Les ancrages bien fixés

Le parement de briques n’est pas structural, il doit être fixé à la charpente de l’immeuble à l’aide de feuillards d’acier galvanisé de calibre 28. Ces feuillards doivent être cloués dans la charpente à tous les 16 po (40cm) horizontalement et à tous les 24 po (60cm) verticalement. Lors de la réfection d’un parement, les propriétaires devraient vérifier si les feuillards sont bien fixés dans la charpente car les entrepreneurs négligents ont tendance à les clouer simplement dans le contreplaqué. Le feuillard se détache alors très facilement. L’Atelier de Maçonnerie préconise des ancrages de type BL, bipartite en acier galvanisé. Ces derniers sont d’usage commercial, donc, plus durables.

Hydrofuger la brique

Lorsque les joints de mortier sont fermes et sans fissure apparente, l’imperméabilisation de toute la maçonnerie peut stabiliser la dégradation des briques. Certains produits à base de siloxanes pénètrent le mortier et les briques poreuses pour les rendre hydrofuges et obstruer les micro-fissures causées par la mauvaise adhérence du mortier à la brique. L’imperméabilisation empêche aussi la saleté ou les graffitis de s’incruster et facilite le nettoyage. Après 5 ans toutefois, une nouvelle application peut être nécessaire. Certains fournisseurs offrent une garantie de 10 ans sur le produit. Par contre, si la majorité des briques éclatent et que les joints sont effrités, il sera probablement plus rentable de défaire et de refaire toute la maçonnerie.

Les chantepleures d’égouttement

Les parements de maçonnerie ne sont pas parfaitement étanches à la pluie. Depuis les années 70, le Code national du bâtiment demande que des ouvertures soient faites au bas des parements de maçonnerie afin de permettre l’égouttement de la pluie qui a traversé la maçonnerie. Ces ouvertures qu’on appelle des chantepleures doivent être disposées à tous les 24po(60cm) horizontalement.
Pour créer des chantepleures dans des parements existants, plusieurs propriétaires font percer les joints existants. Je déconseille fortement cette action car elle a souvent comme conséquence de briser le solin d’étanchéité derrière la brique et d’augmenter les infiltrations d’eau.

Les conditions de pose

La température de pose de la maçonnerie influence beaucoup la dureté et l’adhérence du mortier. La température idéale pour la pose de la brique se situe entre 5 et 20’C, sans pluie. En-dessous et au-dessus de ces températures ainsi que lors de pluies, on doit recouvrir la maçonnerie de bâches pour la protéger contre l’eau, le gel ou l’assèchement trop rapide. Pour les travaux par temps froid on devrait exiger un mortier de type S ou tout autre conçu à cet effet. Ces mélanges n’ont besoin que d’une protection hors gel de 24 heures alors que les mortiers standard exigent plus de temps de protection hors gel après leur mise en place.

Restauration des éléments décoratifs

Les ornements de pierres ou de terracotta endommagés par l’eau et le gel peuvent retrouver une belle apparence grâce à certains mortiers de restauration conçus spécialement pour imiter le type de pierre concerné. Après le nettoyage, de minces couches successives de mortier sont d’abord étalées à la spatule. Après un court moment de mûrissement, le maçon artisan peut ensuite enlever l’excédent et façonner le mortier pour lui donner le fini désiré ou pour y sculpter des ornements tels que l’existant. Pour l’utilisation de ces mortiers, l’entreprise doit avoir une accréditation spécifique. L’Atelier de Maçonnerie a des maçons accrédités pour les produits Constec ou NeoStone (Daubois).

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